Page: 1/3

Pour les « Journées du Patrimoine », la ville du Cannet a invité MadameAvi-Cagnon, présidente de l’association « La Provence en Héritage » à exposer les pièces de sa collection privée : des costumes de Provence, féminins, du 18ème et 19ème, assortis de bijoux. Les pièces de collections de Madame Cagnon sont remarquablement bien conservées, « elles sont fleur de coin » selon l’expression consacrée des antiquaires. Jupons piqués, châles, boutis sont comme au sortir d’une armoire parfumée de lavande, attendant qu’une femme les porte. Comme il y a 2 siècles, parfois encore serrés dans leur house d’origine. Pour s’approcher au plus près du passé, par essence de ce qui n’existe plus, il y a les textes, les œuvres d’art, et les biens mobiliers, autant dire les objets qui ont le plus retenus l’attention de ceux qui nous ont précédés. Des objets, des idées, des œuvres décrétés importants, ou que l’objectivité du temps a rendu importants. Il est pourtant essentiel d’insister sur l’importance des vêtements, sur leur rareté aussi, car de toutes les reliques, de toutes les pièces qui émergent du temps, les textiles se conservent le moins bien. Fragiles par leurs matériaux et par l’usure d’être portés, les vêtements anciens restituent des pans intimes, intimistes, de la vie des générations qui nous ont précédé. Mais on ne parle pas d’Histoire, une robe ne fait pas l’histoire, pas plus qu’un médaillon. Les voir, les approcher, les toucher, c’est approcher, voir et toucher ce qu’une femme ou un homme, enfermé aujourd’hui dans ce que nous appelons l’Histoire, à porté dans son quotidien.
