Dans la région cannoise ce ssont quatre collèges et un lycée qui ont accueilli des hommes et des femmes rescapés des camps de la mort pendant la dernière guerre mondiale. Ils sont venus témoigner de leurs expériences, ceci dans un esprit guidé par le devoir de mémoire. Les jeunes dont certains s’inscrivent au Concours National de la Résistance et de la Déportation sont toujours sous le choc en entendant les récits de ces anciens déportés. Les dirigeants des établissements en recevant les membres du comité insistèrent tous pour que les élèves comprennent que s’ils vivent dans un pays libre c’est grâce à l’engagement des combattants et résistants de la dernière guerre.
Le thème du concours de cette année 2007 est le travail dans les camps de concentration. Tout d’abord, L’attention des jeunes a été attirée sur le fait qu’il ne faut pas confondre le service du travail obligatoire (STO) avec le travail dans les camps de concentration, travail organisé dans un but d’extermination. Le parcours que racontent les membres de l’association, tout en étant différent pour chacun d’entre eux, frappe les consciences.
Madame Germaine Hejblum déportée en juillet 1944 à l’âge de 17 ans a connu l’enfer du camp d’Auschwitz Birkenau. Elle présente une des rares tenue de prisonnier que l’on peut encore voir. Madame Camille Bentata expliqua son parcours, fait de fatigue, de faim et de froid, dans le camp d’Auschwitz d’abord avec le travail forcé, puis sur la route dans la neige lors de la fameuse "marche de la mort". Monsieur Guy Morand lui fut arrêté pour faits de résistance, torturé puis déporté à Buchenwald et enfermé ensuite à Dora dans l’usine souterraine. Pour Monsieur Martin Gray, le parcours tragique de sa vie a commencé dans le ghetto de Varsovie et s’est continué dans les camps d’extermination nazis. Il s’évadera et intègrera ensuite l’armée soviétique. César Nesti a été enfermé pour faits de résistance au camp de Dachau. Raymond Forgeat, dont ce fut l’ultime intervention, puisqu’il est malheureusement décédé en ce début 2007, a relaté son parcours de résistant, rejoignant les FFL pour se rapprocher du Général de Gaulle.
La principale interrogation des collégiens portera sur le travail dans les camps, puisque c’est sur ce thème qu’ils doivent travailler. Tous les intervenants répondirent qu’il fallait être productifs. Qu’on travaillait jusqu’à épuisement, au froid ou en pleine chaleur, sans presque rien manger. Seules les personnes les plus solides restaient en vie. On était choisi pour ses qualités professionnelles. Il y avait même des musiciens, obligés de jouer pour accompagner les travailleurs. On côtoyait la mort, l’odeur et les flammes rouges des fours crématoires étaient insoutenables. Comment peut-on arriver à ne pas craquer mentalement dans une telle ambiance ? Cette demande venait tout droit du coeur des jeunes visiblement ébranlés. L’explication fut unanime. C’est la solidarité et la fraternité qui ont aidé à tenir le coup. C’est aussi une volonté de survivre pour témoigner au retour. Le travail c’était : à Auschwitz c’était pour des usines ou du terrassement, à Dachau pour la construction d’un abri pour une usine, à Dora c’était une usine souterraine de construction de fusées V1 et V2, Et le camp du Struthof a servi à construire une route sur laquelle un panneau demande de nos jours de garder le silence sur 8 kms en mémoire des milliers de personnes mortes en la construisant, comme l’a rappelé Blandine Akermann.
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Geneviève Mougins de Bustos chargée de la communication de l'association
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