

Le mois de mai est à Cannes le temps du Festival.
Il est aussi pour ses habitants le temps de l'Allégeance.
Contraste entre ces deux manifestations,
chères au coeur des cannois.
Réflexions d’une cannoise.
Je suis cannoise et j’en suis fière…
Je suis née à Cannes, avec le festival… je l’ai toujours connu… je l’ai toujours aimé.
Etant adolescente, j’allais, comme tous les jeunes de l’époque, sur la plage pour voir les « starlettes »… ambiance décontractée… En 1968 j’ai été déçue, la fête avait été gâchée.
Et puis, petit à petit, au fil des ans, j’ai vu évoluer cette manifestation, jusqu’à devenir le plus grand festival de cinéma au monde !
Je n’ai pas peur de le dire, malgré les ennuis quotidiens des cannois durant cette période, j’aime ce festival.
Voici revenu le temps des bouchons, des bousculades, des queues dans les magasins… mais qu’importe, on a un peu l’impression d’être de la fête! Quand un étranger demande son chemin, on est tout fier de le lui indiquer…
Ici nous sommes « chez nous ». Les journalistes du monde entier sont à Cannes, mais moi c’est dans mon quotidien que je suis les évènements… c’est à la télévision cannoise que je m’informe… et s’il m’est arrivé de « monter les marches », ce fut un réel plaisir… non pas pour le film, mais pour l’ambiance qui règne dans le palais.
J’ai cette chance… j’habite ici !
Cette année cela a commencé différemment. Les cannois se sont mobilisés pour défendre « leur festival »…
Le maire et les adjoints en tête du cortège, les commerçants leur emboîtant le pas… ils ont offert une impression de solidarité qui finalement rapproche les élus de leurs électeurs.
Cela fait du bien… enfin dans Cannes on se serre les coudes. On a l’impression de former une communauté solidaire…
Et avec tout cela, les articles des journaux vous ravissent !
Je dois dire que je suis tentée de décerner la « plume d’or » à mon quotidien favori :
Quand l’humour transparaît, surtout s’il est involontaire, il faut prendre le parti d’en rire…
Le titre du 11 mai « la bataille de Cannes aura-t-elle lieu ?» laissait présager des moments difficiles… le 13 mai, la photographie des intermittents devant la salle des mutilés accoudés au mur sur lequel est gravé « la guerre est un fléau » mérite un coup de chapeau magistral !
Finalement, le maire et la direction du Palais ont accepté quelques demandes des intermittents… Cannes est redevenue sereine. Et la manifestation de samedi a commencé.
La cannoise que je suis est descendue voir sur la Croisette… l’ambiance est bon enfant ! les slogans… les porte voix, la musique… le défilé s’arrête pour saluer les grévistes du Carlton…



Et puis, arrivés au Palais les cordons de CRS sont impressionnants. Là les autorités ne plaisantent pas. Personne ne passe.
N’écoutant que mon courage… je rentre tranquillement chez moi. Par les médias j’apprends qu’il y a eu des incidents… des blessés dans un cinéma… et à 21 heures j’entends « Libérez nos camarade »… je sors dans la rue, en bas du Boulevard Carnot, un attroupement… un cordon de CRS… je fais quelques photos… et ils s’en vont. Plus tard, il y aura de nouveaux incidents. Heureusement ce furent les seuls…
Le festival a continué, la palme d’or est décernée… Nous sommes surpris… mais c’est ainsi.
Et pendant ce temps là, sur l'Ile Saint Honorat se déroulaient des cérémonies traditionnelles...
Pour lire l'article sur l'Allégeance, et voir les photos : cliquez ici
Geneviève Mougins