La Butte de Saint-Cassien est située à la Bocca, au dessus de l’aéroport de Cannes Mandelieu. Ses arbres plus que centenaires donnent à ce lieu un ombrage agréable même en plein été.
On trouve son origine au temps des Romains. Elle surplombait la voie Aurélienne et les légions avaient fortifié ce lieu. On y vénérait Vénus, déesse de la beauté et de l’amour…
Au moyen Age, elle prit le nom d’« Arluc » et l’on y bâtit un couvent pour Saintes Femmes qui fut plus tard saccagé par les Sarrasins.
D’après Monseigneur Guigou c’est vers 1366 que le pape Urbain V aurait soumis Lérins au monastère Saint-Victor de Marseille dont il avait été abbé. Le mont Arluc passa lui aussi entre les mains des religieux de Saint-Victor et l’on vit s’élever la chapelle consacrée à Saint-Cassien fondateur de ce célèbre monastère.
La butte est alors un lieu de pèlerinage et la première procession eut lieu vers 1656.
A la révolution, la chapelle et la butte deviennent bien nationaux. C’est ainsi qu’après avoir défendu armes à la main les reliques et les ornements, 83 familles cannoises décident de faire l’acquisition de la propriété et de tous les objets enfermés dans la chapelle.
Elles s’opposent à l’achat par les Grassois et vont même jusqu’à empêcher ceux-ci d’arriver jusqu’à Cannes, les faisant déguerpir afin qu’ils ne puissent assister à l’adjudication qui eut lieu le 15 avril 1792 en la chapelle des Pénitents Noirs (la Miséricorde) au pied du Suquet.
Les descendants de ces Cannois ont formé le « Rectorat de Saint-Cassien ».
Au fil du temps, ce sanctuaire demeurera un lieu de pèlerinage ; les Cannois s’y rendaient chaque année le lundi de Pentecôte et le 23 juillet, jour de la fête patronale, les jeunes filles du pays y faisaient leurs dévotions, et on y célébrait des fiançailles.
Puis, le 4 Août 1936, Un Arrêté du Ministère de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts stipule : « la Butte de Saint-Cassien à Cannes avec ses arbres centenaires, la chapelle et l’ancien ermitage, est classée parmi les sites et monuments naturels de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque ».
Au cours de la dernière guerre, la chapelle occupée par les allemands et les italiens souffre des bombardements. Elle se dégrade de plus en plus, ce qui conduit les membres du Rectorat à envisager un acte de renoncement au profit de la ville de Cannes, avec pour seul but de la sauvegarde du lieu.
Le 3 Juin 1970, la ville de Cannes, par délibération du Conseil Municipal a :
- accepté le renoncement
- pris l’engagement de restaurer la Chapelle et de l’entretenir ainsi que le jardin
- décidé de conserver à la Chapelle son affectation au Culte Catholique
- et a décidé de confier à M. Molineri les travaux de restauration, qu’il a accepté de prendre à sa charge.
La chapelle, du même style que Notre Dame de Vie, ou Notre Dame des Anges, a donc été restaurée par M. Antoine. Molineri. Le peintre Cannois Honoré Camos a quant à lui réalisé le portrait de Saint-Cassien que l’on peut voir sur le mur central.
En février 1971, les travaux sont terminés et inaugurés en grande pompe. M. Molineri et Madame remettent à Me André Vouillon, maire de Cannes, les clés de la chapelle rénovée, en présence de Mme Ruinat présidente du Rectorat, de Marcel Varaldi, président des descendants des vieille familles cannoises et en présence d’Honoré Camos et des membres de l’Académie Provençale. Une messe y est célébrée par le révérend Père Dom Bernard de Terris, abbé mitré de Lérins, assisté de l’archiprêtre Roubaudi, curé de Cannes et de l’abbé Carassou-Maillan. Le Maître Fichefet y tenait l’harmonium et Raymond Massa interpréta les chants religieux.
La Coupo Santo reprises en chœur par tous clôtura la cérémonie.
Après les travaux, dans les années 80, la chapelle devient un lieu de culte Catholique traditionaliste. Elle voit la Fête-Dieu en 1984, la Saint Georges des Scouts, et la vie du scoutisme avec ses réunions, ses promesses etc… des Baptêmes, des prises de soutanes, (1er mai 1986), la Sainte Geneviève des gendarmes, la bénédiction d’un drapeau d’Anciens combattants, une journée parachute… des Communions solennelles (1987) et tout au long de l’année la liturgie, messe catholique traditionnelle (Latin et chant Grégorien selon le rite Romain dit de St Pie V).
La jolie Statue en bois polychrome a été confiée par Mme Jourdan de la Verrerie à Sabine et Jean Roland jusqu’à ce que le culte redevienne Catholique (selon le rite du concile Vatican II). Les Cannois peuvent l’admirer au Moulin Forville, 17 rue Forville à Cannes, le premier samedi de chaque mois entre 15h et 18h.
De nos jours, si la chapelle n’a pas changé de liturgie, la fête de Saint-Cassien a été restaurée. Les présidents successifs M.Robert Fabre, Me Paul Bernard, M. Félix Roustan prédécesseurs de la présidente actuelle Mme Suzanne Bonnet ont relancé les festivités.
La Messe Catholique provençale y est dite en plein air et est chantée par les académies. La danse sacrée de la souche est exécutée dans le près et l’apéritif d’honneur réunit tous les cannois de souche et de cœur.
La coutume veut que le maire de la ville vienne pique-niquer sur la butte avec ses administrés. Ces années là la tradition est parfaitement respectée.
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